À toi, le papa de mon amoureux.
Tu nous as quitté récemment…
Je suis désolée, que tu sois parti si tôt.
Quand ma grand-mère est décédée, j’ai eu beaucoup de peine, mais j’ai surtout vue ma mère s’effondrer. Elle venait de perdre une partie d’elle, la femme qui l’avais élevée était partie pour toujours. Je me souviens du regard vide de maman au décès de Grand-mère et de l’avoir entendu murmurer ”il n’y a pas un moment dans la vie où on devient prêt à vivre sans sa mère”. Et elle avait raison, pour sa mère mais surtout pour les parents en général. Je suis incapable d’imaginer le jour où je n’aurai plus besoin d’eux, de leur aide, de leurs judicieux conseils, de leur sagesse infinie…
N’empêche que ma grand-mère était très âgée, et que le moment était venu pour elle de partir. Pourtant j’aurais aimé lui éviter cette peine, à maman… Et aujourd’hui je réalise que mon amoureux doit probablement vivre une peine équitable, sinon plus grande encore. Il est jeune, pour perdre son père si tôt… Il a encore tellement à apprendre et il aurait eu besoin d’un guide à travers tout ça.
Je sais qu’il essaie d’être fort, pour sa soeur, pour sa mère, par orgueil aussi, parce que les émotions c’est pas son fort… J’ai peur pour lui, parce que je sais ce que c’est que de garder trop longtemps en soi des émotions négatives. J’aimerais ça pouvoir le faire s’ouvrir, mais ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air.
J’ai jamais vraiment cru en Dieu, sachant que tu es croyant, je m’en excuse. Mais j’ai toujours pensé qu’il y avait une place quelque part pour les âmes des corps qui se sont éteints. J’espère que tu veilles sur lui, d’où tu es. Parce qu’il a besoin de toi et il en aura toujours besoin.
Merci, d’avoir élevé cet être extraordinaire. Je l’aime, du plus profond de mon être. Il est doux, sans malices et plein de bonnes intentions. Je crois que le rêve de chaque parents est d’amener leur enfant à devenir un être accompli et c’est exactement ce que vous avez faits, sa mère et toi. Tu peux être fier de lui, crois-moi, il a le coeur à la bonne place.
J’aurais tellement aimé apprendre à te connaître, mais le temps ne nous l’a pas permis. J’ai eu la chance d’entendre un récit de ta vie, remplis de hauts comme de bas, te rendant encore plus humain à mes yeux. Tu as de la chance, d’avoir semé autour de toi tant de bien, tant de réconfort, tant d’aide, mais surtout tant d’amour. Je crois que même sans t’avoir entièrement connu, je peux dire que tu m’inspire et j’admire beaucoup le chemin que tu as pris.
Je te souhaite un bon voyage, et je n’ai pas besoin d’avoir la Foi pour espérer avoir la chance de recroiser ta route à nouveau, là où les âmes ne meurent jamais.